Constructions neuves : pourquoi les prix vont encore augmenter
De nouvelles contraintes vont émerger dans la construction de maisons et de bâtiments neufs. Comme le précise Ouest-France : « Un cumul sans précédent de facteurs devrait contribuer à ce que le logement neuf – et donc les loyers – continue de renchérir. » Découvrons lesquels.
Hausse des matières premières et nouvelles normes écologiques
Depuis fin 2021, le coût de la construction a déjà connu une envolée, en raison notamment de la hausse du prix du ciment, du bois, des plastiques, des métaux et du verre. Cela s’explique par la forte hausse de la demande mondiale post-confinement.
Par ailleurs, en France, les nouvelles normes imposées par la Réglementation Énergétique 2020 (RE 2020), s’appliquant aux permis de construire des logements individuels et collectifs déposés à partir du 1er janvier 2022, vont avoir également des effets sur le coût des matériaux. En effet, pour atteindre la neutralité carbone des bâtiments d’ici 2031, il s’agit de construire des bâtiments à énergie positive, destinés à produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment, en améliorant l’isolation par exemple. La directive impose également que le bâtiment produise de l’énergie à partir d’une source renouvelable au moins, comme des panneaux photovoltaïques ou thermiques, des vitrages chauffants, une pompe à chaleur ou encore un poêle ou une chaudière à bois. Des équipements qui génèrent des surcoûts importants.
Recyclage des matériaux plus onéreux
De tous les secteurs industriels, c’est le bâtiment qui génère le plus de déchets. Issus de la déconstruction et de la rénovation, ils sont jusqu’ici peu triés. L’ordre de grandeur était estimé à 46 millions de tonnes par an, dans un rapport édité par la filière en 2019. La loi « Anti-gaspillage pour une économie circulaire » de février 2020 avait d'ailleurs prévu la mise en place d’une filière de recyclage dès cette année, mais cette mesure a été repoussée. Comme pour la construction, rentrent en jeu le diagnostic des déchets en amont sur les chantiers, la proposition de solutions de collecte, le tri des déchets en vue du recyclage, et la mise en œuvre de démarches d’écoconception favorisant l’emploi de matériaux recyclables.
À partir de 2023, pour financer entre autres les réseaux de collecte séparant bien béton, plâtre, briques et tuiles, métaux, plastiques, laine de verre, vitrages, sans compter les produits dangereux comme l’amiante et le plomb, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) estime un surcoût « d’au moins 10 % le coût de la construction ».
Des terrains constructibles plus chers
Enfin, la loi Climat et Résilience de 2021, imposant la réduction de moitié de l’artificialisation des sols en 2030, va faire augmenter indirectement le coût des sols disponibles. « Toutes ces causes sont justes, estime la FFB. Mais face à l’accumulation des surcoûts, l’État doit adapter la fiscalité sur les terrains et sur les travaux afin d’alléger le coût pour les clients. » rapporte Ouest-France.
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