Attitude Prévention : manger léger pour mieux conduire


Résultats de la première étude française menée entre alimentation et vigilance au volant par attitude prévention

L’association Attitude Prévention a dévoilé le 11 juillet 2019 les conclusions de la première étude française menée entre alimentation et vigilance au volant. Les résultats sont là, le lien est établi : plus le repas est copieux, plus le risque de somnolence et de baisse de vigilance est important. Et inversement ! Explications.

 

Un sujet d’étude de prévention routière inédit en France

Dans le communiqué de presse présentant l'étude, Éric Lemaire, président de la commission Route de l’association Attitude Prévention, nous en rappelle les objectifs. Il s’agit « d’analyser le comportement d'automobilistes, avant et après un repas, pour comprendre les conséquences de l’alimentation sur leur concentration, leur vigilance, voire leur somnolence au volant. ». Avec l’aide du Docteur Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, et du Professeur Fabrice Bonnet, médecin endocrinologue, l'étude a été menée en situation réelle de conduite sur un simulateur homologué.

 

La méthodologie de l’étude

Pour l’étude, on a défini trois groupes de conducteurs auxquels ont été attribués un régime particulier : jeûne, repas normal et repas hypercalorique. Sur le simulateur, les trois groupes commencent par réaliser un premier test de freinage. Ensuite, ils prennent (ou non) un repas avant de conduire sur le simulateur comme s’ils circulaient sur autoroute. Au bout de 40 minutes de conduite, ils effectuent un second test de freinage. En observant le mouvement des globes oculaires et les postures des conducteurs, on peut estimer la baisse de leur vigilance. « Ces comportements ont été enregistrés selon des critères robustes et fiables au niveau médical et scientifique. Nous avons ensuite mesuré le nombre de comportements à risques selon le repas consommé.», commente le Docteur Saldmann.

 

Les résultats observés sur la vigilance

Les résultats sont sans équivoque :

  • Le groupe des conducteurs n’ayant pas pris de repas depuis la veille n’a pas dépassé le niveau légèrement somnolent.
  • Dans le groupe des conducteurs ayant pris un repas classique (500 Kcal), seuls 17,5 % des conducteurs ont atteint un état de somnolence modérée. « Même si une majorité (75 %) a vu ses capacités de freinage s’altérer légèrement, ceci n’avait que peu d’impact sur la distance supplémentaire nécessaire à l’arrêt du véhicule. », précise l'association.
  • En revanche, les conducteurs ayant consommé un repas hypercalorique (+ de 1500 Kcal) ont eu leur capacité de freinage amoindrie dans 100 % des cas, avec pour effet d’augmenter la distance de freinage et de diminuer significativement la vigilance chez 60 % d’entre eux. 17,5 % ont même atteint le niveau maximal d’extrême somnolence, des chiffres d’autant plus alarmants que l’expérience s’est déroulée sur 40 minutes seulement. On imagine l’incidence sur le risque d’accident.

Ainsi, l’étude montre l’impact important de l’apport nutritionnel (en dehors de toute consommation d’alcool, de privation de sommeil, ou de consommation de médicaments) sur la vigilance du conducteur, la fatigue au volant et au final la sécurité routière.

 

Trop manger mène à somnoler 

« La vigilance au volant commence dans son assiette... Un repas léger augmente la vigilance. Les repas trop copieux sont à proscrire car ils ont tendance à aggraver la somnolence. Evitez aussi les aliments trop gras et trop sucrés et mangez lentement pour améliorer la digestion. » conclut le Docteur Saldmann. Pour éviter la fatigue, l'association recommande de boire régulièrement de l’eau, par temps chaud ou froid, spécialement lors de longs trajets. Avoir soif peut aussi créer des troubles de la vigilance.

 

Qu’est-ce qu’un repas hypercalorique ?  

Sur la route des départs en vacances, il est consommé régulièrement puisqu’il peut être constitué, par exemple, de chips, d’une tranche de saucisson sec, d’un hamburger fromage/jambon, suivis d’une part de fromage et d’un moelleux au chocolat pour un total de 1 500 Kcal environ.

 

Que manger avant et pendant un voyage routier ?

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Prendre la route en toute sécurité

Pour mieux gérer les risques de somnolence diurne ou nocturne, et éviter d’avoir un accident, le comportement du conducteur est primordial, sur autoroutes et ailleurs. Au-delà d’une pause déjeuner léger, l’automobiliste a d’autres solutions pour éloigner les risques de fatigue, le manque de sommeil et rester ainsi concentré au volant :

  • bien dormir la veille du départ, partir reposé,
  • éviter de prendre le volant après une journée de travail,
  • faire des pauses au moins toutes les 2 heures sur une aire de repos, pour se distraire et se dégourdir les jambes,  
  • faire une sieste, même courte, à l’apparition de premiers signes de fatigue,
  • laisser le volant à un passager.

Rappelons que l’endormissement est responsable d’un tiers des accidents mortels et la première cause de mortalité sur autoroute.  

Toutes les conclusions de l’étude Attitude Prévention

 

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